Tickets restaurant : droits des télétravailleurs belges

En 2025, près de 41 % des salariés belges pratiquent le télétravail de manière régulière (statistique Statbel, janvier 2025).

Ce changement profond dans l’organisation du travail soulève une question cruciale : qu’en est-il des tickets restaurant pour les travailleurs à distance ? Bénéficient-ils des mêmes droits que leurs collègues en présentiel ? Et comment les entreprises peuvent-elles adapter leur politique d’avantages sociaux pour rester compétitives, tout en respectant le cadre légal ?

Ce guide vous offre une vue complète sur les règles en vigueur, la fiscalité applicable , les montants autorisés et les bonnes pratiques de gestion des chèques-repas, en mettant l’accent sur les spécificités du télétravail en Belgique.

Quels sont les principes des tickets restaurant en Belgique ?

Quelle est la définition et l'objectif des tickets restaurant en Belgique ?

En Belgique, les tickets restaurant – également appelés chèques-repas – sont des avantages extralégaux octroyés par les employeurs à leurs salariés. Ils ont pour but de renforcer le pouvoir d’achat quotidien en facilitant l’accès à une alimentation saine, que ce soit dans les restaurants ou les commerces alimentaires enregistrés.

Selon le Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale (SPF ETCS), cet avantage est exonéré de charges sociales et fiscales dans certaines limites, ce qui le rend fiscalement intéressant tant pour l’employeur que pour le salarié (source : emploi.belgique.be, mise à jour janvier 2025).

Le ticket restaurant Belgique est distribué, en version papier ou électronique, généralement via des fournisseurs tels que Sodexo, Edenred ou Monizze. L’objectif secondaire est également de soutenir indirectement la restauration locale et le commerce de proximité.

En pratique, un salarié peut recevoir un chèque-repas par jour travaillé, à condition que cette journée ne donne pas droit à une indemnité repas ou autre avantage similaire.

Comment les tickets restaurant influencent-ils l'économie belge ?

L’introduction des tickets restaurant en Belgique date de 1965. Ce dispositif a connu une croissance importante dans les années 2000 avec la dématérialisation, facilitant leur usage via des cartes électroniques. Selon une étude de l'Union des Classes Moyennes (UCM) publiée en juin 2024, les chèques-repas injectent chaque année plus de 2,7 milliards d’euros dans l’économie belge.

Leur impact économique est multiple : ils stimulent le commerce local, créent un effet redistributif vers les secteurs HORECA et alimentaire, et réduisent les inégalités sociales en matière d'accès à une alimentation équilibrée. De plus, l’introduction de solutions comme la carte multi-avantages combinant titres-restaurant, cadeaux ou mobilité optimise leur gestion et renforce leur attractivité pour les entreprises.

Quelles règles actuelles régissent les tickets restaurant pour les télétravailleurs ?

Qui est éligible aux tickets restaurant en télétravail ?

• Seuls les jours de travail effectif ouvrent le droit aux tickets restaurant. Le télétravail journalier validé par l’employeur est donc pris en compte.
• Un salarié en télétravail doit disposer d’un contrat prévoyant explicitement cette forme d’organisation ou être dans une situation de télétravail occasionnel régulier.
• Les stagiaires non rémunérés et les intérimaires peuvent y prétendre uniquement si l’accord collectif de l’entreprise le prévoit.
• Le droit au télétravail tickets restaurant est équivalent à celui d’un collègue en présentiel, à condition que la journée télétravaillée soit productive et enregistrée dans les systèmes RH.

Quelles sont les règles spécifiques au télétravail pour l'attribution des tickets restaurant ?

Depuis l’entrée en vigueur de la Convention collective de travail n° 90bis le 1er juillet 2022, mise à jour dans l’Arrêté royal du 15 octobre 2023 (MB 20/10/2023), l’attribution des chèques-repas reste autorisée pendant les jours de télétravail structurel ou occasionnel. Les règles précisent que l'avantage n'est octroyé que si le télétravailleur fournit effectivement une prestation de travail le jour concerné.

En comparaison des travailleurs en présentiel, les critères sont identiques : un chèque par jour où aucune autre forme d’indemnité (repas ou prime) n’est accordée. Cependant, l'entreprise peut imposer un système de déclaration via son logiciel RH ou un outil dédié pour assurer la traçabilité.

Les règles tickets restaurant télétravail Belgique sont donc alignées sur la logique d’équité entre collaborateurs, tout en tenant compte des spécificités organisationnelles.

L'évolution des montants des tickets restaurant et des avantages fiscaux

Quels sont les plafonds et calculs prévus pour 2025-2026 ?

Le chèque-repas montant maximal en 2025 est donc fixé à 9 € par jour, avec un cofinancement obligatoire entre employeur et salarié. Ces montants sont à ajuster dans la politique RH de l’entreprise pour rester conforme à la réglementation tout en étant attractif.

Quels sont les impacts fiscaux pour les employeurs et les salariés ?

Le ticket restaurant Belgique constitue un avantage fiscalement optimisé. Pour les employeurs, la part versée (jusqu’à 7,41 € par jour en 2025) est exonérée de cotisations sociales patronales et considérée en charges déductibles. Pour les salariés, la part bénéficiaire (jusqu'à 1,59 €) ne fait l’objet d’aucune imposition ni de cotisation ONSS si les conditions de régularité quotidienne sont respectées (source : SPF Finances, janvier 2025).

Ces conditions incluent notamment l’usage des titres au sein d’un réseau agréé, le respect du plafonnement global et l’interdiction d’un double avantage repas. L’effet combiné de ces exonérations représente pour une PME un gain net de plus de 25 % par rapport à une prime salariale équivalente versée en brut (calcul interne Companeo, février 2025).

En quoi les entreprises doivent-elles adapter leur gestion des tickets restaurant ?

Quelles sont les étapes pour gérer et suivre les droits efficacement ?

• Mettre en place une convention ou un avenant au contrat de travail précisant l’attribution des chèques-repas.
• Utiliser un logiciel RH ou une interface fournie par Sodexo/Edenred/Monizze pour comptabiliser précisément les jours éligibles (présentiel ou télétravail déclaré).
• Automatiser la transmission mensuelle des droits via une API sécurisée liée au logiciel de paie.
• Former le personnel RH sur les conditions légales, fiscales et opérationnelles des titres-restaurant.
• Auditer annuellement le dispositif pour détecter anomalies et gains potentiels.

Comment optimiser les dispositifs existants pour profiter pleinement des avantages des tickets restaurant ?

L’optimisation tickets restaurant passe par l’intégration dans une politique RH élargie. La carte multi-avantages peut permettre de combiner des chèques-repas, des chèques-cadeaux, la mobilité durable et les services à domicile. Elle offre plus de souplesse et facilite le ressenti positif des collaborateurs, notamment dans les secteurs en tension (IT, finance, consulting).

Adopter une approche centralisée avec un partenaire spécialisé permet d’optimiser les coûts, sécuriser les données et offrir plus de visibilité sur l’utilisation réelle des titres accordés. En 2025, plusieurs entreprises belges ont mis en place des outils d’analyse pour suivre en temps réel les droits traités et consommés, permettant ainsi de réallouer les budgets sociaux plus efficacement (ex : plateforme Plecto ou tableaux de bord fournis par les prestataires de titres-repas).

Enfin, inclure le ticket restaurant dans un package total rewards visible lors du recrutement améliore l’attractivité de l’entreprise.

À retenir

Le ticket restaurant Belgique reste en 2025 un outil essentiel de fidélisation et de reconnaissance des collaborateurs, y compris en situation de télétravail. Pour que sa mise en œuvre soit pleinement efficace, les entreprises doivent veiller à :

• Respecter strictement les règles d’éligibilité et l’enregistrement des jours de travail à distance.
• Actualiser leurs plafonds et contributions selon les nouveaux seuils 2025-2026.
• Maîtriser les aspects fiscaux pour en tirer un maximum d’avantages.
• Digitaliser la gestion et intégrer les chèques-repas à une stratégie RH globale.

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